Afroféminisme, art et engagement : découvre l'exposition « Je ne suis pas un déguisement » d'Annia Drawing

L’association intersectionnelle Diivineslgbtqi+ a pour objectif de favoriser la « visibilité et la représentativité afro-caribéennes, afrodescendantes, racisées LGBTQI+ et principalement lesbiennes ». Elle organise régulièrement, depuis 2017, des évènements engagés. Du 24 au 26 mai 2019, à l’Espace Canopy (Paris), elle accueille l’exposition « Je ne suis pas un déguisement » de l’artiste afroféministe Annia Drawing, dont la création a pour vocation de visibiliser les femmes noires et de souligner leur beauté et pluralité.

C’est à Lyon, en 2017, que tout commence, alors qu’une créatrice de mode se sert de la blackface pour son défilé. Ce geste conduit Annia Drawing à écrire ces mots : « Je ne suis pas un déguisement ». La peintre prend la décision de monter une exposition qui questionne le racisme et le sexisme subi par les femmes noires, dont elle avait déjà pris conscience lors d’un voyage d’études aux États-Unis :

J’ai décidé de prendre mes pinceaux. Loin de l’héritage colonial, je présente un imaginaire habité par des femmes noires, afrofuturistes et afroroots, dont les chevelures abritent une signature, des mondes, des histoires. Réaffirmer le fait que nos cheveux sont notre intimité que l’on peut y trouver beaucoup de choses sauf un os. S’affranchir des représentations, exister comme on décide de l’être sans être stéréotypée, objectivée, jugée. Être souverain et libre dans son existence, c’est – il me semble – l’enjeu de nos actions communes avec Les Diivines et le message de ma démarche artistique, explique l’artiste à Support Your Girl Gang .

C’est donc naturellement que son projet l’amène à une collaboration avec l’association Diivineslgbtqi+ qui œuvre notamment pour la visibilité et la représentativité des femmes afro-caribéennes et afrodescendantes. Et ainsi, l’exposition arrive à Paris en ce début de printemps. Elle prend place dans un contexte de contestation du racisme tant institutionnel que quotidien.

Les univers colorés d’Annia Drawing mettent en scène des afrospirits : des femmes noires fortes évoluant parfois dans un imaginaire fantasy, où les représentations sont encore très blanches. Annia Drawing a de nombreuses références, de la littérature à la musique en passant par le cinéma. Pour « Ouvre la Caméra », un projet de Diivineslgbtqi+, elle a d’ailleurs peint une affiche rendant hommage au film Rafiki (2018) de Wanuri Kahiu.

Personnalité forte au coup de pinceau assuré et marquant, Annia Drawing sera là pour présenter ses œuvres. Le vernissage de l’exposition se tiendra le vendredi 24 mai à partir de 18h. Un atelier de dessin et d’écriture aura également lieu le lendemain, et il sera enfin possible de bénéficier d’une visite guidée par l’artiste elle-même le dimanche 26 mai.

Alors, si tu es dans le coin, n’hésite pas à venir ! Nous, en tout cas, on sait qu’on sera là.