Cette semaine, Marie-Ange consacre son dessin à Lagertha, vaillante combattante dans la série Vikings, dont la nouvelle et quatrième saison vient de commencer. Incarnée par Katheryn Winnick à l’écran, les scénaristes ont décidé de s’inspirer librement de la légende du personnage éponyme racontée par le moine Saxo au XIIe siècle. Celle qui dans les premiers épisodes se contente d’être l’épouse de Ragnar Lothbrok, le fermier qui finira par se trouver Jarl et entreprendra des croisades jusqu’aux terres françaises, devient peu à peu la figure clé de la série.

 

Bien que ses auteurs et autrices prennent des libertés avec l’histoire (qualifiée de mythe par certain-e-s à cause du manque de documentation), Vikings offre un regard intéressant sur la place des femmes dans la société scandinave. Souvent guerrières et parfois, comme Lagertha, jusqu’à devenir cheffe de guerre, ces femmes émancipées luttent et sont, sur le champ de bataille, considérées comme égales aux hommes. Sous leur toit, elles demeurent maîtresses de leurs biens et de leur corps. La série, pour le plus grand bonheur des spectatrices et des spectateurs, s’éloigne des considérations sexistes des scriptes et des normes d’antan, afin de donner à toutes les protagonistes féminines une véritable profondeur de caractère et des enjeux personnels.

La plupart des personnages féminins sont ici présentés comme des Skjaldmös, des guerrières vikings armées d’un bouclier dans la mythologie nordique. Elles étaient a priori présentes lors des combats qui se déroulaient durant les expéditions et raids en 900 apr. J.-C., notamment en Angleterre. Ces amazones, sûrement à l’origine du mythe des Walkyries, tenaient une place importante au sein d’une société indéniablement patriarcale. Dans la fiction, elles parviennent à trouver une place parfaitement crédible. Le manque de sources sur certains faits historiques a permis à Michael Hirst, le créateur de Vikings, de se sentir libre de ses choix scénaristiques, et c’est tant mieux.

 

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