Ghostbusters 100 % féminin, ça marche. La preuve en dessin.

 

Chez Deuxième Page, on a quand même été pas mal écœuré-e-s par toutes les polémiques nauséabondes qui ont entouré la sortie de Ghostbusters version 2016, réalisée par Paul Feig. Son casting 100 % féminin a donné lieu à une avalanche de commentaires sexistes dirigés contre celui-ci, mais également racistes envers l’une des actrices, Leslie Jones. Cette dernière, qui mériterait d’être davantage connue en France, est l’une des comédiennes du Saturday Night Live. Elle a répondu avec toute l’intelligence et l’humour qu’on lui connaît à ces attaques, et nous ne l’aimons que plus fort pour toutes ces raisons. Elle a notre soutien absolu, et la dernière agression en date à son encontre nous donne simplement envie de vomir. Le site officiel de l’actrice a été hacké, et des images et informations personnelles ont été mises en ligne. Pour les anglophones, nous recommandons la lecture de cette tribune publiée sur le site du Guardian, dans laquelle Rebecca Carroll appelle chacun-e à faire plus qu’un tweet pour lutter contre le racisme, qui se produit chaque jour, constamment. Et cela n’est pas spécifique aux États-Unis. Ces situations mettent aussi en lumière la violence du harcèlement en ligne et la nécessité d’y remédier :

Bien sûr, augmentez le soutien sur Twitter par tous les moyens. C’est une bonne chose, mais allez plus loin. Surtout pour les personnes qui sont en position de pouvoir, qui ont des tribunes – appelez vos ami-e-s, vos représentant-e-s d’État, envoyez des mails groupés et répondez à tout le monde, soyez entreprenant-e-s dans votre responsabilité et encouragez la même chose chez celles et ceux qui vous entourent, appelez des émissions radio, lancez des campagnes Kickstarter, pensez aux moyens à votre disposition pour aider à démanteler le racisme, tout le temps. Car il se produit tout le temps, conclut Rebecca Carroll dans sa tribune.

La pop culture est un univers merveilleux, où l’on peut trouver des choses géniales qui nous marquent toute notre vie, nous rapprochent des gens et créent un sentiment d’appartenance. Mais elle n’est pas exempte de défauts, loin de là. Le manque de diversité dans les œuvres est au cœur du problème, mais les fandoms peuvent également être de vrais repaires à trolls misogynes, xénophobes, racistes, sexistes, et dont l’âme a probablement été aspirée en même temps que leur intellect. Dans les pages de notre webzine, nous parlons autant des qualités des œuvres chroniquées que des choses qui nous dérangent. Et il y en a. Notre passion pour un long-métrage ou une série ne doit pas nous aveugler, nous faire oublier notre esprit critique. 

« Rappelons au passage que tout ceci a commencé parce que Leslie Jones est une femme noire, qui apparaît dans un film. »

Des personnes du monde de la culture font néanmoins tout pour provoquer un véritable changement dans les scénarios et le système qui les engendre, que ce soit à la télévision ou au cinéma. Et même si l’on peut déplorer la lenteur du processus, il est important de souligner les efforts qui sont fait dans ce sens. Il n’y a qu’en reconnaissant, analysant et déconstruisant nos certitudes concernant les objets culturels que l’on consomme chaque jour – eh oui, nos films préférés aussi – que l’on pourra avancer. Et les projets futurs n’en seront que meilleurs. Marie-Ange, notre illustratrice, est allée voir Ghostbusters ce week-end, et elle a adoré. Alors, à tous les longs discours, on répondra par un simple dessin…

Annabelle Gasquez

ghostbusters