Depuis 2003, le festival Femmes en résistance investit l’espace municipal Jean Vilar, à Arcueil, en région parisienne. Cette manifestation annuelle reviendra pour une 14e édition, les 24 et 25 septembre 2016. Et on te recommande chaudement de t’y rendre si tu es dans le coin !

 

Coorganisé par la réalisatrice et historienne Nadja Ringart, et la militante, journaliste et auteure Sandrine Goldschmidt – qui préside également l’association Résistances de femmes, soutien du festival –, Femmes en résistance diffuse des documentaires destinés à questionner et interroger spectatrices et spectateurs sur la place des femmes dans les sociétés d’hier et d’aujourd’hui. Durant ses précédentes éditions, ce festival a pu aborder des thématiques aussi variées que le capitalisme, l’idéal féminin, l’invisibilité ou encore la violence institutionnelle :

L’objectif du festival, faire le tour du monde des initiatives de femmes, des actions de femmes qui changent le monde ou simplement ont une influence sur leur environnement, des femmes qui osent prendre la caméra là où on ne les attend pas, qui osent parler devant la caméra quand parler est déjà un acte de courage, et rendre ces actes visibles dans un monde où elles sont trop souvent ignorées, expliquent les organisatrices sur le site officiel

affiche femmes en resistance

Pour cette nouvelle édition, Femmes en résistance tentera, en diffusant des courts, moyens et longs-métrages, de déconstruire les stéréotypes de genre et de montrer la résilience des femmes confrontées aux clichés qu’on leur colle à la peau, partout dans le monde. Le but, comme chaque année depuis plus d’une décennie, est de faire entendre des voix divergentes, non conformes et critiques face aux institutions et aux normes. Le message est simple : il faut multiplier les paroles pour, en somme, résister.

 

Femmes, guerres et résilience

Plusieurs documentaires diffusés le samedi 24 septembre exposeront le dur travail des photographes en zone de conflits armés. Il y aura notamment le film de Sigrid Faltin, Femmes photographes de guerre (2016), dans lequel la cinéaste présente, entre autres, la reportrice française Christine Spengler. C’est via le parcours de cette dernière que la réalisatrice nous fait découvrir ce métier à part. Elle est le « fil rouge » du documentaire, « le personnage à travers lequel on entre dans la vie des autres femmes photographes », explique Christine Spengler à Polka Magazine.

Femme palestinienne défendant sa maison, Beyrouth-ouest, 1982 © Christine Spengler / Corbis

Une femme palestinienne défendant sa maison, Beyrouth-Ouest, 1982. © Christine Spengler/Corbis

Le film Kurdistan, la guerre des filles (2015), réalisé par Mylène Sauloy, sera aussi diffusé au cours de cette première journée. Le combat des femmes kurdes contre Daesh n’est pas suffisamment relayé par les médias. Ce documentaire montre leur lutte contre un ennemi visible en premier lieu, mais également contre le patriarcat, qui a pour habitude de prendre bien des formes et des visages.

Pour les plus persévérant-e-s, il sera en outre possible de voir Profession : documentariste (2013), dans lequel sept réalisatrices vivant en Iran réfléchissent à leur condition et à leur avenir dans leur pays, tout en se confiant sur leur vie.

 

Féministes, artistes, rebelles

Ces deux jours seront aussi l’occasion de rendre hommage à des figures incontournables, telles que Chantal Akerman, disparue en octobre 2015, avec I Don’t Belong Anywhere (2015) de Marianne Lambert, ou la militante féministe Benoîte Groult, avec Une chambre à elle d’Anne Lenfant (2005), un entretien intimiste où la journaliste s’exprime durant une vingtaine de minutes. Celle qui nous a quitté-e-s en juin dernier s’est battue toute sa vie pour les droits des femmes, notamment pour la législation de l’avortement ou la féminisation de la langue française. Elle a également dénoncé les mutilations génitales féminines dans ses écrits et au fil de ses diverses déclarations. Avec son essai Ainsi soit-elle (1975), elle a marqué la pensée féministe en France.

Durant les 48 heures de cette 14e édition, le festival donnera aussi la parole au féminisme italien avec un documentaire sur l’artiste engagée Lina Mangiacapre (Lina Mangiacapre, artista del feminismo, Nadia Pizzuti, 2016), nous permettra de corriger toutes nos méconnaissances au sujet du clitoris avec un court du même nom de la Canadienne Lori Malépart-Traversy (2016), ou encore nous fera visiter le Pérou, où des femmes se battent pour préserver la nature (Las Damas Azules, de Bérengère Sarrazin, 2015). Et ce n’est là que notre sélection, car bien d’autres choses sont prévues pour le week-end ! Pour le programme complet, c’est par là !

On ne te recommandera jamais assez de soutenir le cinéma indépendant et les festivals qui l’honorent. Si tu es libre les 24 et 25 septembre et que tu vis en région parisienne, n’oublie pas d’aller faire un tour à Arcueil.

femmes en résistance

 


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Infos pratiques :
Séance à l’unité

  • Tarif plein : 5,20 €
  • Tarif réduit : 4,75 €

Forfait pour une journée

  • Tarif plein : 10,95 €
  • Tarif réduit : 7,30 €

Accès : RER Ligne B, stations Laplace ou Arcueil-Cachan


Image de une : Chantal Akerman lors du tournage du documentaire Grands Mères, 1980. © Laszlo Ruszka/Ina