Ingrid se laisse envahir par les ruminations d’un mois de janvier passé trop vite. Elle le décortique et l’envisage, avec tendresse et soulagement.

 

On y est, janvier est terminé. J’ai l’impression que les jours rallongent, ou peut-être ai-je juste envie que ce soit le cas. La lumière, elle, est bien revenue. Les ombres et une certaine chaleur aussi. Ce n’est pas qu’il fasse plus chaud, c’est une atmosphère, le sentiment que l’hiver finira un jour. En attendant, la voix de Julien Doré me réchauffe, et je rêve de Porto-Vecchio.

Les dernières semaines ont défilé à une vitesse folle. Les jours, c’est encore pire. C’est un peu métro-boulot-dodo. Après le travail, on ne traîne pas, on rentre se mettre à l’abri. Par période de grand froid, il y a quand même de petits moments délicieux : le réconfort intense d’entrer dans une pièce chauffée, le câlin du chat, la douche brûlante, la tasse de thé. Tout est meilleur. Sans oublier les fausses fourrures toutes douces et les chaussettes colorées.

Comme l’hiver, ma semaine est une hibernation. Je fais les choses sans y penser. Dans la rue, je trottine plus que je ne marche. Une fois dans le métro, comme toujours, je me réfugie. En ce moment, c’est Ne tirez pas sur l’oiseau moqueurde Harper Lee, qui m’isole et me fait voyager. Je m’étonne de m’être attachée si rapidement aux personnages et d’avoir un intérêt si vif pour le quotidien de ces enfants. J’aimerais partager leurs jeux et leurs étés. Peut-être que cette idée me réchauffe. Quoi qu’il en soit, ce roman est un parfait compagnon de route.

Pour une fois, le blues du mois de janvier n’a pas eu de prise sur moi. Il n’a pas eu le temps. J’avais trop de choses à faire, trop de pensées, trop de tout. Alors, le week-end, je me mets en mode ralenti, je ne fais que ce qui me plaît. C’est une règle. Le ciné est une constante. Déjà un mois que j’ai vu Nocturnal Animals. Depuis, ses trois successeurs n’ont pas su me faire oublier ce coup de cœur. Captivant et tellement esthétique. Ce week-end, mon monde s’arrête à deux rues de chez moi, et c’est tant mieux. Une rencontre/conférence au Centquatre, un dîner à la maison, et c’est tout. On se pose, on va au marché d’en bas, on flâne à l’appart. Ciel, je vieillis.

 

Œuvres et lieux cité-e-s :

  • Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Harper Lee, 1960
  • Porto-Vecchio, Julien Doré, 2016
  • Nocturnal Animals, Tom Ford, 2017
  • Le Centquatre, 108 rue d’Aubervilliers, 75019 Paris