Cette semaine, c’est au tour de Dugli de nous proposer sa playlist anonyme. Derrière son pseudo, sa blondeur et sa peau diaphane se cache un être plein de surprises. Quiconque la croise discerne sans mal un esprit vif, caustique, une jeune femme à l’humour mordant. Le temps de quelques chansons, douceur et violence s’unissent dans une playlist résolument métal. Ô catharsis, douce catharsis.

 

En tant que musicienne, je me délecte tout particulièrement d’un genre musical qui suscite souvent le débat : le métal. Certain-e-s ont en effet des idées reçues sur ce dernier (ça ne concerne pas que la musique, me direz-vous). Ils le voient comme quelque chose de très sombre, parfois teinté de satanisme pour rehausser son obscure couleur. Le métal est-il ainsi exclusivement porté sur la souffrance et la mort, comme nous l’affirme TF1, spécialiste musical devant l’éternel ? Loin s’en faut. Ce qui capte mon attention, c’est au contraire la dualité qui émane de ce genre malaimé par le grand public.

Dans un même morceau, plusieurs atmosphères peuvent transporter chaque auditrice et auditeur. Certes, il demeure toujours cette part d’ombre, inhérente au genre, mais cela ne fait pas tout. Inébranlables, mélodie et luminosité font face à la noirceur. Grâce à mon apprentissage de la musique, qui a commencé par le violon et le chant, j’ai réussi à trouver dans le métal une chose singulière. Ce n’est que lorsque j’ai eu une guitare électrique entre les mains pour la première fois que mon âme de musicienne a véritablement commencé à se manifester. J’ai découvert des artistes et des sons qui m’étaient autrefois inconnus. J’ai débuté un magnifique périple à travers des forêts peuplées de créatures fantastiques, de chants éthérés et furieux. Ici, tout le monde existe, sans aucun tabou ni restriction. L’incroyable influence de cette violence auditive sur ma vie de tous les jours m’a stupéfiée. Son infinie richesse aussi. Le métal est devenu mon exutoire, et aujourd’hui, je le partage avec vous.

Dugli

 

Tracklist :

1. Gargantua – A Delightful Sense of the Absurd
2. Architects – Castles in the Air
3. Kadinja – Episteme
4. The Black Dahlia Murder – What a Horrible Night to Have a Curse
5. Ants of the Sky – Between the Buried and Me
6. Periphery – The Gods Must Be Crazy!
7. Veil of Maya – Mikasa
8. Obscura – Celestial Spheres
9. Protest The Hero – Palms Read
10. Déluge – Appâts
 


Image de une : Ballroom. © Anna et Elena Balbusso