Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • You might not want to think about older people having sex but they deserve a place in our pop culture : qu’est-ce que l’âgisme ? Il s’agit de la discrimination à l’encontre des personnes âgées. Dans nos sociétés occidentales, celle-ci est présente partout. Et comme bien souvent, les œuvres culturelles que nous consommons relayent et perpétuent de nombreux stéréotypes concernant les seniors. La pop culture pourrait-elle donc aider à changer la perception du grand public ? Pourrait-on (enfin) passer de rôles archétypaux à des rôles complexes ? Ces dernières années, il se passe indéniablement quelque chose. L’on a vu fleurir des séries télévisées différentes, où les personnes âgées sont enfin les protagonistes d’histoires aux multiples lectures, et ne sont plus de simples biais scénaristiques. Pourtant, comme le souligne l’autrice Nayuka Gorrie dans cet article, la représentation reste majoritairement blanche, et donc limitée : « Je veux voir de vieilles personnes noires [à la télévision] dans toute leur complexité. Je veux les voir faire des erreurs, avoir des relations sexuelles, tomber amoureuses, finalement quitter les gens avec qui elles étaient coincées depuis 40 ans, apprendre de nouvelles choses, pratiquer et transmettre la culture, acheter des motos, créer un groupe de musique, solidifier leurs familles, faire leur coming out, mener des campagnes politiques, peut-être aller à un festival et avoir le meilleur trip sous ecstasy de leur existence. » [The Guardian] [ENG]
  • Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot : « À Paris, les inégalités s’aggravent de manière abyssale » : l’embourgeoisement de Paris est une réalité. Dans cet entretien, les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon expliquent comment les choses se sont accélérées ces dernières années. En cause, évidemment, le système capitaliste « qui est passé d’une phase industrielle, de type paternaliste, à une phase financiarisée et mondialisée ». Le résultat est l’accroissement des inégalités entre les riches et les pauvres, et l’augmentation du coût du logement, désormais inaccessible à de nombreuses personnes. « La singularité parisienne tient à ses poches de très grande pauvreté. Les espaces collectifs que sont la rue, le métro chauffé, les passages ou les centres d’hébergement abritent beaucoup de pauvres à Paris. Il y a plus de 10 000 personnes sans domicile. Un ménage sur vingt touche le RSA [revenu de solidarité active]. En 2015, le taux de pauvreté y était de 16,1 %. » [Le Monde]
  • Ursula K. Le Guin’s Daily Routine: The Discipline That Fueled Her Imagination : dans le nouveau livre Ursula Le Guin: The Last Interview and Other Conversations, qui recueille des interviews passionnants de l’autrice de science-fiction et de fantasy (que l’on aime passionnément chez Deuxième Page), elle y évoque notamment sa routine quotidienne pour écrire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les écrivain-e-s en herbe pourront y trouver de quoi s’inspirer. Nous vous en avons traduit un morceau (en anglais dans l’article). [Open Culture] [ENG]

5h30 – me réveiller et rester coucher et penser.
6h15 – me lever et prendre un petit déjeuner (en quantité).
7h15 – me mettre au travail écrire, écrire, écrire.
Midi – déjeuner
13h00-15h00 – lecture, musique.
15h00-17h00 – correspondance, peut-être ménage.
17h00-20h00 – faire le repas du soir et le manger.
Après 20h00 – j’ai tendance à être très stupide et nous n’en parlerons pas.

  • Brahim, livreur Amazon : «J’ai craqué à cause de la pression» : Brahim témoigne de son quotidien de livreur pour Amazon. Un quotidien tellement difficile qu’il a fini par craquer. Trop de colis à livrer, dans des délais trop courts, et si peu de bénéfices. Si l’entreprise est évidemment coupable de la manière dont elle traite ses employé-e-s, il nous faut également, en tant que consommateurs-rices, prendre nos responsabilités. [Libération]
  • A New Vanguard of Women in Cuban Jazz : durant l’été 2018, la journaliste Lauren Du Graf et la photographe Rose Marie Cromwell se sont rendues à La Havane pour rencontrer la nouvelle génération de musiciennes et chanteuses cubaines qui s’épanouissent et brillent par leur talent dans le monde du jazz. Une lecture qui te donnera envie d’en savoir plus au sujet de Haydée Milanés, Daymé Arocena, Brenda Navarrete, Yissy García ou encore Leyanis Valdés Reyes. (Bonus : l’article contient aussi une playlist.) [The New Yorker] [ENG]

 

Dans l’agenda de Deuxième Page

  • Les rendez-vous culturels de Deuxième Page : exceptionnellement, nous profitons de notre revue de presse pour faire un petit point sur les événements à venir organisés par l’association. Si tu nous lis et suis depuis longtemps, tu sais que pour nous, culture et société se parlent et s’influencent constamment. À nos yeux, il était donc indispensable – dans la limite de nos moyens – de poursuivre notre démarche de partage sur le terrain.  À ton agenda ! 
    • Popissime #1 : notre première table ronde se déroulera très prochainement, le 16 février 2019. Au programme : révolution féministe et séries TV ! Pour l’occasion, cinq femmes spécialistes ont accepté de participer à la discussion :  Iris Brey, Jennifer Padjemi, Nora Bouazzouni, Hélène Breda et Marion Olité. C’est avec un mélange d’appréhension et de joie que nous espérons te retrouver samedi, à la Péniche Antipode (Paris). Pour assister à ce premier rendez-vous culturel, il faut absolument réserver ta place, et attention, il n’en reste plus beaucoup.

Réservation à prix libre : ICI

Pour réserver ta place pour la rencontre IRL à la librairie Zeugma (Montreuil) : ICI

  • L’événement de la semaine : comme tu le sais, on aime partager des projets engagés portés par des femmes, par exemple la newsletter et le podcast Quoi de meuf ?, qui proposent des analyses féministes et intersectionnelles sur des sujets de pop culture variés, ou encore comme Les Flux, une initiative féministe pour la réappropriation, par les personnes concernées, des savoirs gynécologiques. Aujourd’hui, on a donc évidemment envie de te parler de leur projet commun : une soirée ciné-club sur le sujet des violences gynécologiques et obstétricales. Au programme : la projection du documentaire Paye (pas) ton gynéco, de Nina Faure, suivie d’une discussion sur les stratégies individuelles et les mobilisations collectives pour la fin de ces violences. Le public pourra discuter avec la réalisatrice du documentaire mais aussi Mélanie et Louise, deux militantes du collectif Gyn&Co qui met en ligne une liste collaborative de soignant-e-s féministes, ainsi qu’Alice, médecin généraliste connue sous le nom de Docteure Couine sur Twitter. Cette variété de profils permettra sans nul doute d’aborder ces sujets difficiles sous différents angles, celui des patient-e-s mais aussi celui des professionnel-le-s de santé.  La soirée se déroulera à Paris, 4 rue Abel Rabaud, dans le 11e arrondissement. Le tarif est de 6,52 euros et on va de ce pas prendre nos places. Et toi ?

 

Les articles les plus lus sur Deuxième Page

  • Le carnet de correspondance de Raphaëla #2 : Les conséquences du sexisme à l’école : dans ce nouveau billet, Raphaëla explore l’impact indéniable du sexisme sur les élèves de l’école publique. Dans cette première partie, elle se demande à quel point la cour de récréation perpétue une organisation genrée de l’espace. L’assistante d’éducation questionne entre autres la responsabilité des établissements scolaires : font-ils assez pour lutter contre les discriminations ?
  • Wonder Woman, et les limites du féminisme marketé : en tant que spectatrices et spectateurs, nous devons toujours questionner ce que nous regardons. La création d’une œuvre est le fruit d’un long cheminement, et les méthodes de production sont évidemment importantes. La sortie de Wonder Woman, un film à gros budget, est à contextualiser. Peut-on vraiment parler d’un long-métrage féministe ? Que nous disent vraiment l’histoire et la réception du film sur le tournant sociétal auquel nous assistons ces dernières années ?
  • Regarder des séries est-il devenu thérapeutique ? : l’on ne peut pas nier que ces dernières années, notre façon d’accéder et de consommer la culture a radicalement changé. Les séries télévisées ont toujours incarné un moyen de divertissement populaire, mais leur multiplication a-t-elle des conséquences sur nos expériences intimes ? Plus que jamais, les antihéros et surtout les antihéroïnes sont représenté-e-s. Et si ces personnages pouvaient nous aider à faire le chemin vers l’acceptation de soi tout en questionnant la norme ?
  • Premier Contact de Denis Villeneuve, l’échec d’un échange entre science-fiction et humanité (2016) : la science-fiction a longtemps été un genre méprisé, considéré comme du divertissement facile pour les masses. Malgré tout, le cinéma est parvenu à transformer la perception du grand public, notamment grâce à la sortie d’œuvres désormais cultes. L’arrivée de réalisateurs comme Denis Villeneuve dans cet univers participe à un renouveau du genre (toujours aussi masculin), mais au cœur de cette quête incessante d’élévation esthétique, le message ne se serait-il pas perdu ?
  • Piano Day 2018 : 100 morceaux par des femmes pianistes et des compositrices : la prochaine édition du Piano Day arrive en mars, mais en attendant, tu peux toujours écouter la playlist de Deuxième Page concoctée en 2018. Tu pourras y découvrir 100 morceaux joués par des femmes pianistes et/ou imaginés par des compositrices. Du talent oublié de Clara Schumann à la majesté du touché d’Hazel Scott, en passant par la précision d’Aziza Mustafa Zadeh ou la magnificence de Mary Lou Williams.

 


Image de une : Brenda Navarrete. © Rose Marie Cromwell/The New Yorker