Thomas Vidal est un enfant du monde. Chez lui, c’est partout. Le brassage des cultures, le métissage, la découverte, c’est ce qui fait sa vitalité, lui donne l’envie de vivre. Préleveur sanguin, il est également volontaire pour Médecins sans frontières (MSF). Entre deux missions sur le globe, il nous raconte son étonnant parcours. 

 

« J’ai trouvé le meilleur compromis qui soit pour moi. Je vis en France, et quelques mois par an, je m’envole à l’autre bout du monde pour aider des gens dans le besoin. »

— Thomas Vidal

 

Fils d’expatriés, Thomas Vidal a grandi aux quatre coins du monde : Inde, Chine, Philippines, Taïwan, Malaisie… Tous les deux ans, sa famille changeait de pays. Un autre endroit qu’il connaît bien, c’est Surabaya, sur l’île de Java, en Indonésie, dont sa mère est originaire. Son père, Galicien, lui a transmis le goût des voyages et le plaisir de la découverte : « J’ai gardé les cycles de la vie d’expatrié. Même si j’adore la France, tous les deux ans, je ressens le besoin d’en partir quelques mois, pour vivre de nouvelles aventures. Quand je reste trop longtemps au même endroit, je déprime ! »

Après un bac S, Thomas entreprend un BTS Bioanalyses et contrôles, puis obtient son certificat de prélèvement sanguin qui lui permet de travailler en laboratoire d’analyse médicale. Un métier qui lui plaît beaucoup et pour lequel il enchaîne les missions. En 2012, il est embauché à Toulouse. L’ambiance ne lui convient pas et plus les jours passent, plus Thomas somatise, s’enfonçant peu à peu dans une profonde déprime : « C’est à cette période que j’ai commencé à me renseigner sur l’association Médecins sans frontières. Sur leur site, j’avais vu qu’il y avait des postes de technicien disponibles, mais il me manquait deux ans d’expérience en laboratoire d’analyse médicale. » Convaincu que cette voie est la sienne, il décide alors de démissionner et de s’inscrire en intérim. Après avoir acquis suffisamment de pratique, il postule enfin pour l’organisation humanitaire. Mais il lui faut désormais obtenir une formation en bactériologie et en parasitologie pour pouvoir diagnostiquer les maladies tropicales. Il la passe dans la foulée à l’Association médicale missionnaire, à Lyon. En octobre 2015, il est finalement recruté par Médecins sans frontières. « D’abord, on doit passer les journées d’accueil pour apprendre le fonctionnement de MSF. C’est aussi l’occasion de nous familiariser à notre future mission. Puis, on doit attendre que notre gestionnaire de pool nous contacte pour nous soumettre quelque chose. C’est comme ça que le 24 décembre au soir, on m’a proposé de partir au Mali à la fin du mois de février, pour une mission de trois mois. J’ai immédiatement accepté. » Au Mali, dans la ville de Koutiala, Thomas est superviseur de laboratoire dans un hôpital partenaire de MSF. Pas une journée ne se ressemble. Manager, superviseur, logisticien, gestionnaire des documents qualité et de la banque de sang, chercheur… « C’est le métier le plus complet que j’ai eu à faire dans ma vie. Un jour, j’ai même été chargé d’organiser un événement de bout en bout, la journée internationale du don du sang ! » Ils sont une quinzaine d’expatriés à vivre et à travailler ensemble. Si les volontaires tournent régulièrement, selon la durée de leurs missions (entre 2 semaines et 5 mois), l’entente est toujours au beau fixe. Par ailleurs, Thomas se prend d’affection pour ce nouveau pays : « Je suis habitué à ce mode de vie, à ces paysages, comme j’ai beaucoup voyagé. En revanche, je ne m’attendais pas à rencontrer des gens aussi gentils et généreux. Comme dans de nombreux pays pauvres, tout le monde partage le peu qu’il a, sans se prendre la tête. » Sa mission finalement prolongée d’un mois, Thomas rentre au mois de juin 2016 à Toulouse. Tandis qu’il travaille encore en intérim, il attend avec impatience que sa gestionnaire de pool le recontacte pour lui proposer une prochaine mission. « J’ai trouvé le meilleur compromis qui soit pour moi. Je vis en France, donne mes disponibilités à MSF, et quelques mois par an, je m’envole à l’autre bout du monde pour aider des gens dans le besoin. Mon prochain volontariat se déroulera en Côte d’Ivoire, au Malawi, en Jordanie, en Papouasie ou en Haïti, pour lequel j’ai une petite préférence… Bah oui, il y a la plage là-bas ! (rires) »