Gaïa te raconte ses rituels musicaux. Le temps d’une playlist, elle t’offre la possibilité d’une pause au milieu d’une journée agitée, pour apprendre à retomber en amour avec des sonorités hors de la vie.

 

J’ai toujours aimé marcher dans les rues. Pleines de monde. Étouffantes. Vivantes. Celles qui me terrifient me donnent envie d’exister un peu plus fort. Quand je marche dans ces rues (vivifiantes), j’écoute de la musique. Il fut un temps où je ne pouvais sortir de chez moi sans mon casque sur la tête. Il me fallait obligatoirement noyer mon cerveau dans une bande-son choisie. Je me fichais de la vraie vie des gens, je leur en donnais une. Meilleure.

Puis, j’ai compris. La fuite et le déni. Alors, j’ai commencé à marcher dans les rues (épuisantes) sans casque, sans musique, sans fiction. J’ai écouté, horrifiée, enthousiasmée. J’ai remis dans mon cœur une pluie d’émotions, naviguant entre chaude lumière rassurante et désespoir froid et sec. Je me suis forcée à réapprendre l’écoute. Une chanson est comme une chose précieuse. J’ai toujours détesté l’expression « musique d’ambiance ». La musique, tu l’aimes, et puis c’est tout. Elle te prend tout en entier ou elle périt dans l’oreille inattentive de l’environnement indifférent.

Quand j’ai réfléchi à cette playlist anonyme, j’ai voulu y mettre un peu des fictions que je m’inventais et du bonheur retrouvé du temps pris et apprécié. Quelques morceaux que l’on peut écouter en ne rien faisant, si ce n’est apprécier le temps qui passe et la fin de tout.

Gaïa

 


Tracklist :

  1. Braids – Lemonade
  2. Jlin – Unknown Tongues
  3. Thee Oh Sees – Chem-Farmer
  4. DIIV – Doused
  5. Fidlar – Cheap Beer
  6. Allah-Las – Busman’s Holiday
  7. Youth Lagoon – Cannons
  8. Bass Drum of Death – Crawling After You
  9. The Orwells – Who Needs You
  10. Wild Nothing – Shadow
  11. Mac DeMarco – Ode to Viceroy

 


Image de une : © Anna et Elena Balbusso