Tadaaam ! Il est enfin là, le premier ouvrage de notre club de lecture. Excitation et angoisse se mélangent et donnent naissance à une si jolie émotion, à partager tou-te-s ensemble. Pour la première édition de Dépossédées, nous te proposons de découvrir Les Ravagé(e)s, un roman de Louise Mey.

 

Pour suivre toutes les discussions concernant les ouvrages sélectionnés par le club de lecture, rejoins-nous sur Goodreads ! Nous avons créé une page dédiée, qui n’attend plus que toi. Tu pourras discuter du livre, émettre des hypothèses, râler sur le comportement de certains personnages, exprimer tes ressentis et plein d’autres choses encore !

 

Les Ravagé(e)s, ça parle de quoi ?

[Attention, ce livre contient des passages sensibles (violences sexuelles).]

Pour résumer rapidement, le livre raconte l’histoire d’Alex, une policière à la brigade des crimes et délits sexuels. Avec son équipe, elle accueille chaque jour des victimes qu’elle essaie de soutenir au mieux, dans la limite de ses moyens. Elle doit également faire face aux agresseurs souvent sûrs d’eux, à des coéquipiers pas toujours fins et à la violence du monde patriarcal qui l’entoure, exacerbée dans son métier ; le tout en s’occupant de sa fille une semaine sur deux et en luttant à temps plein contre son addiction à l’alcool. C’est dans ce contexte que survient une série d’agressions en France, une situation qui va bouleverser les esprits et peut-être même l’ordre actuel des choses.

 
 

Qui est donc Louise Mey ?

Pour notre premier choix, nous avions envie d’aborder l’ouvrage d’une autrice française, se revendiquant féministe. Louise Mey a publié plusieurs romans policiers, mais ses talents ne se limitent pas à ce seul genre. Par exemple, dans un tout autre style, elle est celle qui a écrit Chattologie, la pièce de théâtre jouée par Klaire fait Grr et mise en scène par Karim Tougui (encore en représentation au Café de la Gare, à Paris). Mey aime donc à varier les moyens lui permettant d’explorer des sujets qui l’intéressent, pour notre plus grand plaisir.

Aujourd’hui, on te fait seulement une petite présentation rapide. Mais promis, tu en sauras plus sur Louise Mey d’ici peu de temps. On ne t’en dit pas plus pour garder la surprise !

Les Ravagé(e)s, sorti en 2016, est son premier roman. Et avec un sujet à la fois lourd, complexe et délicat, l’écrivaine n’a pas choisi la facilité.

 
 

Pourquoi ce livre ?

Déjà, un titre en écriture inclusive, c’est assez rare pour être souligné et ça attire évidemment notre attention. Même si l’adage veut de ne pas juger un livre à sa couverture, c’est un réflexe humain. Le titre, le visuel… voilà deux facteurs qui vont bien souvent nous pousser à choisir un livre sur une étagère.

Une fois le livre dans les mains, l’ouvrage de Louise Mey se révèle à nous. Les Ravagé(e)s est un polar. Les romans policiers sont en général assez efficaces pour vivre des sensations fortes, mais ils sont aussi risqués. Bien souvent, ils regroupent malheureusement quantité de clichés… et tout particulièrement des clichés sexistes. Dans ce genre, les femmes sont souvent tuées, parfois sauvées – toujours par un homme – et c’est à peu près tout. Elles sont encore trop souvent des biais narratifs, de simples outils pour faire avancer l’histoire. Heureusement, il y a des exceptions et elles sont de plus en plus nombreuses. Dans la fiction comme dans la réalité, les femmes peuvent être puissantes (chez Patricia Cornwell et Fred Vargas par exemple), elles peuvent riposter (chez Virginie Despentes et Andrea H. Japp) et elles peuvent même faire preuve de violence (comme chez Chelsea Cain ou Johanna Nilsson). « Le roman policier est un bon observatoire des changements sociaux : à la fois très codifié et stéréotypé, c’est un miroir grossissant pour les relations entre les sexes. Longtemps peuplé d’hommes héroïques et de femmes victimes, il accueille désormais la figure de la femme criminelle, enquêtrice ou justicière. Qu’est-ce qui a changé ? L’idée qu’il n’y a pas une essence féminine éternelle mais des normes de genre culturellement acquises a fait son chemin », écrivait l’enseignante et autrice Caroline Granier dans Libération.

Alors, évidemment, lire un polar écrit par une autrice qui affirme son féminisme intrigue immédiatement. Parvient-elle, avec cette œuvre, à casser elle aussi les codes, à se réapproprier ce genre encore dominé par les hommes (mais dont certains des plus grands noms sont bien ceux de femmes) ?  Propose-t-elle autre chose que des femmes victimes et silencieuses ?

Pour le savoir, il n’y a pas d’autres moyens que d’ouvrir le livre et de s’y plonger.

Et si ça te dit, dans un mois, on se voit pour en parler !

 
 

On se retrouve quand et où ?

On te propose donc de nous retrouver le samedi 16 mars 2019, de 17h à 18h30, dans la chouette librairie Zeugma (Montreuil), qui nous accueillera pour l’occasion.

L’idée, c’est d’échanger en petit comité (entre 5 et 8 personnes) sur notre lecture.

L’atelier se déroulera en deux parties : un premier temps, plutôt court, pour que chacun-e exprime son avis critique et son ressenti sur Les Ravagé(e)s ; un second temps, plus conséquent, durant lequel nous approfondirons plus en détail deux ou trois grandes thématiques qui ressortent de la lecture.

Si l’ensemble des participant-e-s est d’accord, nous enregistrerons nos discussions, qui pourront donner lieu soit à un podcast soit à un article sur Deuxième Page.

C’est en tout cas ainsi que nous imaginons les choses mais, comme tu le sais, c’est une première pour nous. On va donc tout découvrir et apprendre ensemble, ce qui est super chouette, on a d’ailleurs déjà hâte. Mais on préfère te prévenir que tout ne se déroulera peut-être pas exactement comme prévu, et c’est tant mieux !

 

Infos pratiques

Entrée libre, mais inscription obligatoire : ICI !

SAMEDI 16 MARS 2019

17h – 18h30

Librairie Zeugma
7 avenue Walwein
93100 Montreuil

 
 

Les Ravagé(e)s Couverture du livre Les Ravagé(e)s
POCKET
11/05/2017
423
Louise Mey
7,90 €

Andréa est une silhouette chancelante après un énième samedi soir alcoolisé. Ses amies ont prolongé la fête, les taxis ont déserté la place, le vide a empli l'espace et on a qu'une envie, ici et maintenant : faire passer le temps plus vite. Mais pas le choix. Il s'agit d'être pragmatique : mettre un pied devant l'autre, entendre le bruit de ses pas en triple exemplaire et trouver ça normal, fixer la lumière, un point de civilisation. Ne pas tomber.

Pourtant, cette nuit-là ne ressemble pas aux autres. La tête collée au bitume, dans l'urine et la poussière, Andréa a mal...