Le club de lecture est de retour, pour la plus grande joie de toute l’équipe de Deuxième Page ! Cette troisième édition automnale s’annonce passionnante. À nos côtés, découvre le premier roman d’une autrice particulièrement appréciée de Cielle (et de la rédac) : L’hibiscus pourpre, de Chimamanda Ngozi Adichie. Allez, tu t’inscris ? 

 

Pour suivre toutes les discussions concernant les ouvrages sélectionnés par le club de lecture, rejoins-nous sur Goodreads ! Nous avons créé une page dédiée, qui n’attend plus que toi. Tu pourras discuter du livre, émettre des hypothèses, exprimer tes ressentis, et plein d’autres choses encore !

 

C’est la rentrée de notre club de lecture ! Qui dit rentrée dit changements, et qui dit changements dit… Nouvelle arrivée ! Pour continuer à te proposer un programme littéraire au top et des rencontres de qualité, on accueille Sophie dans la petite équipe de Dépossédées. Ensemble, on va te préparer une inoubliable année de lectures.

Pour ce début d’automne, on commence avec…

* roulement de tambour *

 L’hibiscus pourpre de Chimamanda Ngozi Adichie.

 

L’hibiscus pourpre, ça parle de quoi ?

L’hibiscus pourpre est un roman singulier, qui t’emporte dès les premières pages. On y suit l’histoire de Kambili, une jeune fille élevée dans une famille nigériane aisée, religieuse et stricte, où le père mène son monde à la baguette en véritable patriarche. Suite à un coup d’État dans le pays, Kambili et son frère aîné, Jaja, sont accueilli-e-s par leur tante. La réalité de ce foyer est bien loin de celle qu’elle et il avaient jusqu’alors connue. Le frère et la sœur y découvrent une autre manière de vivre, chaotique et conviviale. Un changement si radical que celui-ci pousse Kambili à s’interroger et à remettre en question toutes ses croyances ainsi que l’amour qu’elle porte à son père.

Au fil des pages, l’héroïne s’émancipe et se défait de son passé, sans pour autant tout renier. Avec cette histoire à la fois douloureuse et personnelle, Chimamanda Ngozi Adichie raconte aussi le passage de l’enfance à l’adolescence. Un thème universel qu’elle explore à travers un récit de vie singulier et intime.

 

Qui est Chimamanda Ngozi Adichie ?

Désormais connue du grand public, Chimamanda Ngozi Adichie est une romancière, nouvelliste et essayiste nigériane. Elle grandit à Nsukka, une ville située au sud-est du pays, où se trouve l’université du Nigeria (dans laquelle travaillent ses deux parents). À 19 ans, elle quitte sa famille pour faire un long parcours dans l’enseignement supérieur aux États-Unis, jusqu’à l’obtention d’un diplôme en 2008 après un cursus en études africaines à l’université Yale.

Dès l’âge de 20 ans, Chimamanda Ngozi Adichie publie ses premiers ouvrages : d’abord un recueil de poèmes (Decisions, 1997), puis une pièce de théâtre (For Love of Biafra, 1998). C’est cependant avec son premier roman, L’hibiscus pourpre, que sa carrière littéraire prend son envol au début des années 2000. En France, on la connaît notamment depuis son TED Talk intitulé « We should all be feminists », conférence donnée en 2012 et largement partagée depuis. En 2015, la presse s’enthousiasme à nouveau lors de la sortie française de son roman Americanah.

Chimamanda Ngozi Adichie est une autrice prolifique. Elle a maintes fois été récompensée pour ses nouvelles et romans, dans lesquels elle aborde des sujets historiques ou d’actualité : la guerre du Biafra, le racisme et les discriminations, l’émigration… Dans son œuvre, le collectif et le politique sont souvent liés à l’intime. Elle donne toujours la parole aux femmes, leur prêtant des parcours riches et forts. Autant de sujets difficiles qu’elle traite avec brio.

 

Pourquoi ce livre ?

Chimamanda Ngozi Adichie est une écrivaine indispensable de la littérature contemporaine. Les thématiques qu’elle explore sont vastes, bien que la question des oppressions systémiques ait une place significative dans son œuvre. Si ses écrits abordent indéniablement la question de la race au cœur de nos sociétés, elle désire en parler à sa manière : « Je sais que je suis censée traiter de la race dans la fiction. […] Je connais les règles et les tropes, mais je décide de ne pas les suivre. Écrire au sujet de la race devrait être lyrique et poétique mais en aucun cas cela ne devrait être limité. C’est une vision très proustienne. Après sa lecture, le ou la lecteur-rice devrait ressentir ce qu’il ou elle ressentait en commençant à lire. Voilà comment parler de race dans la fiction. J’aurais pu écrire un livre plus facile, oui. Les critiques auraient été meilleures, les gens ne se seraient pas plaints. Mais je voulais que ce soit vrai. » Par ailleurs, elle raconte souvent comment elle est « devenue noire » lors de son arrivée aux États-Unis en tant qu’étudiante, un sujet qu’elle traite en profondeur dans Americanah. L’autrice est très claire : les couleurs existent dans la société et elles y jouent un rôle. Elles affectent notre rapport au monde : « Certes, nous faisons tou-te-s parti-e-s de la race humaine, mais il y a des différences, et ces différences ont un impact sur nos expériences et nos opportunités », précisait-elle au Women of the World Festival à Londres en avril 2018. Ainsi, ses écrits sont confrontationnels et ne sont pas là pour nous rassurer. Elle raconte le monde comme elle le voit, et n’ignore pas certaines des problématiques les plus complexes et discriminations les plus violentes qui le composent. 

Pour le club, il nous semblait donc chouette de te proposer de découvrir son travail à travers l’exploration de son premier roman. En tant que lectrice assidue de Chimamanda Ngozi Adichie, il me paraissait personnellement indispensable de commencer avec ce livre-là, même s’il semble au premier abord un peu moins politique ou engagé que les autres.  Mais, tu le sais bien si tu connais notre webzine, il est toujours crucial de passer la couverture et d’aller au-delà des apparences ! Comme à son habitude, l’écrivaine ne choisit pas la facilité. Elle trouve un équilibre fragile mais magistral entre le personnel et le collectif, et ça me plaît énormément.

La sélection de l’autrice et du livre pour cette troisième édition de Dépossédées était donc une évidence pour moi, à tous les niveaux. Et j’espère qu’elle le sera pour toi aussi !

 

On se retrouve quand et où ?

L’idée est toujours la même : échanger en petit comité sur notre lecture. L’atelier se déroulera en deux parties : un premier temps, plutôt court, pour que chacun-e exprime son avis critique et son ressenti sur L’hibiscus pourpre ; un second temps, plus conséquent, durant lequel nous approfondirons deux ou trois grandes thématiques ressortant de la lecture.

Si l’ensemble des participant-e-s est d’accord, nous enregistrerons nos discussions, qui donneront lieu à un article sur Deuxième Page.

 

 

Infos pratiques

L’entrée est libre, mais l’inscription est obligatoire : ICI !

MERCREDI 6 NOVEMBRE 2019

19h00-21h00

Aujourd’hui Demain
42 rue du Chemin vert
75011 Paris

 

L'hibiscus pourpre Couverture du livre L'hibiscus pourpre
Gallimard
15/04/2016
416
Chimamanda Ngozi Adichie
7,40 €

« À la maison la débâcle a commencé lorsque Jaja, mon frère, n'est pas allé communier et que Papa a lancé son gros missel en travers de la pièce et cassé les figurines des étagères en verre. »

Kambili vit dans une famille nigériane aisée avec son frère aîné Jaja. Leur père est un catholique fondamentaliste, très respecté par la communauté d'Enugu. Mais lorsqu'un coup d'État contraint Kambili et Jaja à trouver refuge chez Tatie Ifeoma, ils découvrent un foyer bruyant et plein de vie et leurs illusions sur l'autorité religieuse et paternelle tombent. Commence alors un douloureux combat pour s'affranchir du passé.