Les coups de cœur de Think tank by 2P
- États-Unis. Des campements de tentes pour enfants migrants : « Plus de 13 000 mineurs isolés étrangers sont détenus par les autorités fédérales américaines », explique Courrier international. Le nombre est glaçant. C’est cinq fois plus d’enfants qu’il y a un an, alors même que le nombre d’arrivées à la frontière est resté « relativement stable ». « Des centaines d’enfants migrants qui dormaient dans des refuges du Kansas ou de New York ont été réveillés en pleine nuit et mis dans des bus avec un sac à dos et une collation, puis ont traversé le pays pour rejoindre leur nouveau lieu de vie : un campement de tentes dans le désert de l’ouest du Texas », explique le New York Times. Les conséquences de cette situation, à court comme à long termes, sont dramatiques. [Courrier international]
- #MeToo, une révolte féministe globalisée : en une année, #MeToo a pris l’ampleur d’un mouvement mondial. Mais que va-t-il se passer après ? Florence Rochefort, chercheuse et autrice, s’interroge sur le devenir de ce phénomène et sur sa capacité à se transformer en révolution : « L’impact féministe de #MeToo pourra-t-il être à l’origine d’une réelle action politique volontaire pour promouvoir une éducation à la sexualité d’une réelle ampleur, encourager les expériences de nouvelles socialisations, comme l’exploration de relations de genre égalitaires, réelles ou imaginaires, pour sortir des silences du présent comme de l’histoire ? » [Libération]
- Nike’s Kaepernick Ad – Between the Scenes : alors que le joueur de football américain Colin Kaepernick est devenu le nouveau visage de la marque Nike, pour l’animateur Trevor Noah, il est important que les consommateurs-rices ne fassent pas passer les marques avant leurs convictions politiques. L’humoriste rappelle que le but des entreprises est de faire du profit, par tous les moyens possibles. Ainsi, leurs positions politiques ne font que suivre les tendances, et sont donc versatiles. [YouTube] [The Daily Show] [ENG]
- Un an après #MeToo : la condition des femmes (3/4) : De la rue à l’université : la « troisième vague » féministe : dans le troisième épisode de sa série « Un an après #MeToo », France Culture se penche sur la troisième vague féministe. Les mouvements féministes sont particulièrement nombreux et actifs en ce moment, dans de nombreux pays. Inévitablement, ils sont composés de plusieurs générations de femmes. Certaines luttent depuis longtemps, d’autres prennent pour la première fois la parole. Peut-on alors parler de « féminismes » au pluriel ? Sommes-nous vraiment en train d’expérimenter un moment clé dans notre histoire ? Peut-on vraiment parler de troisième vague ? Et si oui, à quoi rassemble-t-elle ? Quelles causes défend-elle ? Cette émission permet de réfléchir, d’ouvrir une réflexion. Et, intelligemment, elle tente aussi de répondre à ces questions en regardant au-delà du féminisme occidental, ce qui est assez rare pour être souligné. [France Culture]
- Faire face aux diktats de la beauté : dans ce deuxième épisode, Jennifer Padjemi accueille la journaliste Mona Chollet pour parler des diktats de la beauté : intériorisation de normes, représentation dans les médias, influence de l’industrie de la mode et de la beauté… Pour cette nouvelle émission, Miroir Miroir continue d’offrir des pistes de réflexion pour comprendre les enjeux qui entourent les femmes et leurs corps, et des clés pour approfondir notre analyse. [Binge Audio]
Sur l’écran de la rédac de Deuxième Page
- RévâsSéries, la vie de la rédac depuis son canapé : au sein de la proposition culturelle, il arrive parfois de tomber sur des créations si singulières qu’elles semblent appartenir à une catégorie différente. Elles parviennent à être plus que le genre auquel elles se rattachent, à exister au-delà des mots qui servent à les caractériser. Avatar, le dernier maître de l’air fait partie de ces exceptions. Créée par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzkoui, cette série d’animation diffusée sur Nickelodeon entre 2005 et 2008 est à l’origine destinée aux enfants. Mais sa véritable portée, elle, demeure sans âge. En trois saisons, les spectatrices et spectateurs sont embarqué-e-s aux côtés d’Aang, Katara, Sokka et Toph pour suivre leurs aventures. Il y a un petit côté Enfants de Timpelbach avec ces gosses livré-e-s à eux-mêmes qui doivent apprendre à vivre ensemble et, inévitablement, à grandir. Cela dit, contrairement aux autres gamins de leur âge, un lourd fardeau pèse sur les épaules de cette joyeuse compagnie : celui de mettre fin à une guerre centenaire menée par la Nation du Feu et de rétablir l’équilibre à travers le monde. Rien que ça. Avatar porte des messages incroyablement forts et le fait avec une intelligence si rare que l’on en aurait presque oublié la possibilité d’œuvres lumineuses, originales. Il y a treize ans de cela, un dessin animé pour enfants portait des idéaux écolos, antispécistes, antiracistes, anticapitalistes, antisexistes. Au cœur d’un univers peuplé de bisons volants et autres créatures fantastiques, il apprenait aux plus jeunes les conséquences de la révolution industrielle, mais aussi celles des régimes suprémacistes coupables de génocides. En 2018, Avatar, le dernier maître de l’air reste un des bijoux de l’animation américaine, incontournable. Et ça tombe bien, car toutes les saisons sont disponibles sur Netflix.
Avatar, le dernier maître de l’air, créée par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko, 2005-2008. © Nickelodeon
- #Bibliotheque2P, le livre de la semaine : les histoires d’amour adolescentes racontées dans la fiction sont souvent à double tranchant. Si celles-ci sont bien écrites, on peut y dénicher quelque chose de salutaire, voire de nécessaire. Dans le cas contraire, on se retrouve à subir la série 13 Reasons Why (déso pas déso). Le roman Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven fait partie de ces récits à la fois bénéfiques et éducatifs. Elle nous raconte la passion de Violet et Finch, deux ados en proie à la dureté de l’existence qui finissent par se trouver alors qu’il et elle sont – quasi littéralement – au bord du gouffre. À travers son livre, l’autrice veut surtout nous parler de santé mentale et de suicide, et de la stigmatisation qui entoure les deux. Le but n’est pas simplement de dépeindre la romance tortueuse de deux ados en pleine crise existentielle, non. Tous nos jours parfaits va plus loin. Finch souffre d’un trouble bipolaire, et cela nous est d’abord montré avant d’être nommé. C’est un jeune homme qui cherche toujours les mots pour décrire la vie, mais qui refuse d’en mettre sur son mal-être. De son côté, Violet a perdu sa sœur aînée dans un accident de voiture et ne sait pas comment continuer à vivre « normalement ». Elle aussi a perdu les mots, qui étaient pourtant sa première source de catharsis. C’est ce même sentiment d’impuissance et de détresse qui les réunira et les conduira sur les routes de leur psyché, autant que sur celles de l’Indiana. Avant de commencer ce bouquin, l’on s’attend à plonger dans le marasme des considérations adolescentes, qui constituent la base d’une majorité de fictions young adults. Mais en fin de compte, on en ressort bouleversé-e, tant la sincérité de l’écriture est inéluctable.
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Image de une : Women’s liberation movement, Washington, D.C., le 26 août 1970. © Don Carl Steffen/Gamma-Rapho/Getty Images
