Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • World ‘gravely’ unprepared for effects of climate crisis : selon un nouveau rapport de la Global Commission on Adaptation (GCA), la préparation de nos sociétés aux effets inévitables de la crise climatique est « gravement insuffisante ». Le document indique ainsi que ces prochaines années, l’on peut s’attendre à une forte hausse de la pauvreté, des pénuries d’eau et du taux de migration, avec un « impact irréfutable sur la vie humaine ». Car les effets du réchauffement climatique sont aujourd’hui inévitables, et selon le rapport, si rien n’est fait, 100 millions de personnes supplémentaires pourraient être poussées vers la pauvreté d’ici 2030. De plus, le nombre de personnes manquant d’eau pourrait passer de 1,4 à 5 milliards d’ici là.  Les conséquences ? La création d’un marché ultra concurrentiel pour l’eau et des effets géopolitiques sans précédent (migration, conflits…). Pour éviter un « apartheid climatique » où les riches échapperaient aux répercussions de la crise et dont les pauvres seraient les premières victimes, des investissements de milliards de dollars sont nécessaires. Et selon l’étude, ce n’est pas l’argent qui constitue le plus grand obstacle pour enfin passer à l’action, mais bien le « manque d’un leadership politique qui secoue les gens hors de leur sommeil collectif ». [The Guardian] [ENG]
  • Les marques vont-elles remplacer les politiques publiques ? : dans cet article, Mélanie Rauscher et Julien Féré, à l’origine de l’ouvrage Les dessous du marketing et de la communication, cartographie des imaginaires, se questionnent sur la place des entreprises au sein de la société française. Plus le temps passe et plus l’aspect commercial de leur activité s’accompagne de « missions sociales ». Pour les marques, l’avantage est concret, car « la mission sociale est devenue une façon de se différencier et de parler différemment : de messages différents, et dans des lieux, voire des moments d’écoute plus favorables – car moins publicitaires et décodés comme tels ». En France, les gens restent en général sceptiques et conscients des contradictions existantes dans le fait de vouloir faire du profit tout en professant « un discours de modération ou de protection de l’environnement ». Pour autant, la tendance est aussi très présente dans notre pays. Ainsi, comme toujours, le capitalisme récupère nos luttes et fait de l’argent sur notre dos. [Usbek & Rica]
  • « On n’a pas attendu la loi de bioéthique pour exister » : conçus par PMA, des enfants de mères lesbiennes témoignent : alors que le 10 septembre 2019 commençait à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi de bioéthique en commission, des personnes de 8 à 25 ans nées de procréation médicalement assistée (PMA) racontent leur vécu et rappellent ainsi l’évidence : en dehors des violences de la Manif pour tous qui les heurte par son mépris, elles vont bien. On le sait pourtant depuis longtemps, les enfants ont besoin d’amour, d’attention et de bienveillance pour grandir dans de bonnes conditions. La composition de leur famille importe peu. D’ailleurs, nombreux-ses sont celles et ceux qui s’agacent face aux personnes luttant contre cette réforme. « “On parle de la PMA pour toutes comme d’un caprice, mais ces grossesses sont toujours un projet réfléchi pendant des mois, voire des années”, rappelle Vivian, étudiant aux Beaux-Arts de 19 ans. “Comme dit toujours ma mère, un enfant né de PMA est un enfant de l’amour”, abonde Laura. Elle dénonce “l’absurdité” des arguments des opposants au projet de loi. “Si on les écoute, on a l’impression que cette mesure va soudainement créer des familles homoparentales, ironise la jeune femme. Mais on n’a pas attendu la loi de bioéthique pour exister. Tout ce que l’on demande, c’est que l’État le reconnaisse.”» En espérant que le gouvernement les entende enfin. [Francetvinfo]
  • The gun lobby’s most pernicious myth: There is no “good guy with a gun” : un récent rapport publié par le Small Arms Survey révèle qu’aux États-Unis, plus de 393 millions d’armes à feu appartiennent à des civil-e-s. Le nombre d’habitant-e-s du pays est de 326 millions. Comme le souligne l’article, cela signifie qu’il y a 120,5 armes à feu pour 100 citoyen-ne-s américain-e-s. La situation est aussi absurde que dramatique, et elle est directement liée à la croyance stupide – largement relayée par les lobbys – qu’il faut posséder des armes pour se défendre. Selon cette logique, les criminel-le-s seraient moins susceptibles de commettre des crimes parce qu’ils et elles ne sauraient pas si une personne est armée et prête à se défendre : « Dans un pays où il y a plus d’armes que de gens, le mythe du “type bien avec une arme” (“good guy with a gun”) est une obscénité. C’est un mensonge. Les armes à feu ne nous sauvent pas. Elles nous tuent. »  [Salon] [ENG]
  • Greta Thunberg’s full speech to world leaders at UN Climate Action Summit : le 23 septembre 2019, la jeune Suédoise Greta Thunberg, 16 ans, a pris la parole devant les dirigeant-e-s de la planète à l’ONU. Durant son allocution, elle a dénoncé ouvertement leur inaction pour lutter contre le changement climatique. On a décidé de te traduire l’ensemble de son discours.

« Mon message est celui-ci : on va vous surveiller.

Tout va de travers. Je ne devrais pas être ici. Je devrais être de retour à l’école de l’autre côté de l’océan. Pourtant, vous vous tournez vers nous, les jeunes, pour avoir de l’espoir. Comment osez-vous ?

Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Je fais pourtant partie de celles et ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous !

Depuis plus de 30 ans, la science est parfaitement claire. Comment osez-vous continuer à détourner le regard et venir ici en disant que vous en faites assez, alors que les politiques et les solutions nécessaires ne sont toujours pas en vue ?

Vous dites que vous nous entendez et que vous comprenez l’urgence. Mais peu importe à quel point je suis triste et en colère, je ne veux pas le croire. Parce que si vous compreniez vraiment la situation et que vous continuiez à ne pas agir, alors vous seriez des personnes diaboliques. Et à cela, je refuse de croire.

L’idée la plus répandue selon laquelle nous devons réduire nos émissions de moitié en dix ans ne nous donne que 50 % de chance de rester en dessous de 1,5 degré [Celsius], et du risque de déclencher des réactions en chaîne irréversibles au-delà du contrôle humain.

50 % peuvent paraître acceptables pour vous. Mais ces chiffres n’incluent pas les points de non-retour, la plupart des boucles de rétroaction, le réchauffement supplémentaire caché par la pollution atmosphérique toxique ou les aspects de l’équité et de la justice climatique. Ils comptent aussi sur ma génération pour aspirer des centaines de milliards de tonnes de CO2 dans l’air avec des technologies qui existent à peine.

Donc, un risque de 50 % n’est tout simplement pas acceptable pour nous – nous qui devons vivre avec les conséquences.

Pour avoir 67 % de chance de rester en dessous d’une hausse de température mondiale de 1,5 degré – les meilleures chances données par le GIEC [groupe d’expert-e-s intergouvernemental sur l’évolution du climat, ndlr] – le monde avait 420 gigatonnes de CO2 à émettre à nouveau le 1er janvier 2018. Aujourd’hui, ce chiffre est déjà inférieur à 350 gigatonnes.

Comment osez-vous prétendre que cela peut être résolu en maintenant le statu quo et à l’aide de quelques solutions techniques ? Avec les niveaux d’émissions d’aujourd’hui, le budget carbone restant aura entièrement disparu d’ici moins de huit ans et demi.

Il n’y aura pas de solutions ou de plans qui seront présentés en fonction de ces chiffres aujourd’hui, parce que ces chiffres sont trop désagréables. Et vous n’êtes toujours pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont.

Vous êtes en train d’échouer. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison. Les yeux de toutes les générations futures sont sur vous. Et si vous choisissez de nous négliger, je le dis : nous ne vous pardonnerons jamais.

Nous ne vous laisserons pas vous en tirer comme ça. Ici et maintenant, c’est là qu’est notre limite. Le monde se réveille. Et le changement arrive, que vous le vouliez ou non.

Merci. »

 

Sur l’écran et dans l’agenda de Deuxième Page

  • Passion Podcasts, les émissions à écouter cette semaine : si chacun-e a déjà plus ou moins entendu parler du don de sperme, plus rares sont celles et ceux qui connaissent le principe du don d’ovocytes. Pourtant, ce dernier permet à des tas de gens de fonder une famille. Cependant, pour des raisons qu’on devine aisément, faire un don d’ovules est un peu plus compliqué et contraignant qu’éjaculer dans une éprouvette. Klaire fait grr, humoriste et journaliste engagée que l’on ne présente plus, a donc décidé de réaliser un podcast en cinq épisodes, « Plaisir d’offrir », sur son expérience personnelle de donneuse. À travers son vécu, on découvre toutes les difficultés qu’implique une telle démarche à un niveau intime, mais aussi à quel point celle-ci est importante pour aider de nombreuses personnes à concrétiser leur désir d’enfant si elles le souhaitent. Avec son humour mordant habituel, Klaire nous montre combien le système d’accueil peut être mal fichu et décourageant pour les donneurs-ses. Elle met également en lumière les restes d’absurdité patriarcale qui résident dans la paperasse et compare la procédure française à celle disponible en Espagne, où le don d’ovocytes est bien plus simple et accessible. Si tu cherches un podcast drôle et éducatif, ajoute vite « Plaisir d’offrir » à ta liste d’écoute !

  • L’événement de la semaine : du 4 au 6 octobre 2019, découvre le Festival Ecoqueer, qui propose de donner à la lutte écologiste une dimension queer et intersectionnelle indispensable. Durant trois jours, tu peux aller faire un tour à la Mutinerie (Paris) afin d’assister à des ateliers aussi ludiques que pédagogiques. Une occasion en or pour apprendre à faire des boutures ou à coudre ta propre serviette hygiénique lavable. Le week-end promet d’être riche en rencontres et en apprentissages ! Si tu es intéressé-e, n’oublie pas de t’inscrire par mail ici : [email protected], avec le nom de l’atelier en objet du message. Bonus : le tarif est libre !

 

 

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Image de une :  © Reuters Pictures / Carlo Allegri