Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • What is fascism? A Yale philosopher explains how it works : une interview très intéressante avec le philosophe américain Jason Stanley, aussi professeur à l’université Yale. Ce dernier explique en détail comment fonctionne le fascisme. Un sujet qui semble bien trop actuel : « Une partie de la politique fasciste consiste à amener les gens à se dissocier de la réalité. Il s’agit de les amener à adhérer à une version fantasmée de la réalité, généralement un récit nationaliste sur le déclin du pays et le besoin d’un leader fort pour que le pays revienne à sa grandeur. Et à partir de ce moment-là, leur ancrage dans la réalité n’est plus le monde autour d’eux, c’est le leader. » [Vox] [ENG]
  • 150 personnalités signent le Manifeste pour l’accueil des migrants : alors que de plus en plus de gouvernements semblent se soumettre aux désirs et intérêts de puissances financières, que l’argent et que les biens circulent autour du monde à la même vitesse que les flux Internet, les frontières se referment sur les êtres humains. Avec les rédactions de Regards, Politis et Mediapart, 150 personnalités signent un manifeste en faveur de l’accueil des migrant-e-s. Tandis que nos sociétés occidentales se plaisent à oublier l’histoire, il est urgent de se dresser contre le retour de l’obscurantisme et de la peur. [Regards]
  • Hôpitaux psychiatriques : des infirmiers « comme dans une tranchée en temps de guerre » : en France, le monde de la santé connaît régulièrement des crises, si ce n’est une crise continuelle. Manque de moyens, fermetures et autres dysfonctionnements sont monnaie courante. Depuis plusieurs mois, un mouvement social secoue le secteur de la psychiatrie. Le personnel soignant se mobilise et réclame en priorité une augmentation de leurs effectifs pour mieux accueillir et soigner les patient-e-s. Basta a donc décidé de publier une série de reportages sur le sujet, dont cet article alimenté par de nombreux témoignages. Il est plus que jamais indispensable d’en parler et de faire connaître cette situation, qui devient intenable et dangereuse pour les soignant-e-s et les patient-e-s. [Basta !]
  • Le débat sur l’appropriation culturelle mérite mieux que la malhonnêteté intellectuelle sur Twitter : encore une fois, Rokhaya Diallo a fait l’objet de critiques et de commérages pour des propos qu’elle aurait soi-disant tenus, mais qui ont en réalité été récupérés et altérés par pure malhonnêteté intellectuelle. Face à cette nouvelle controverse, elle prend la parole pour mettre les choses au point. Une lecture importante, qui permet en parallèle de questionner le rôle de Twitter dans ce genre de situations, mais aussi de parler du sujet de l’appropriation culturelle, encore très incompris en France. [Slate]
  • Coaching : on a rencontré Marie Dasylva, spécialiste de l’empowerment des femmes racisées : cet été, sur Deuxième Page, on te parlait de l’agence Nkali et de sa créatrice, Marie Dasylva. Pour mieux la connaître et en savoir plus, cette vidéo est parfaite. Racisme, capitalisme, validisme, sexisme : Marie Dasylva explique l’importance de son travail et les préjugés qu’elle combat de manière contextuelle. Elle répond à ses contradicteurs et contradictrices en leur opposant une lecture structurelle et systémique des oppressions. Tu peux aussi lire le très bon portrait de Marie Dasylva par Inès Belgacem sur Streetpress. [Glamour]

 

Dans les oreilles et devant les yeux de la rédac de Deuxième Page

  • Passion Podcasts, l’émission à écouter cette semaine : féminisme et religions sont-ils conciliables ? La dernière émission d’Un podcast à soi s’intéresse à cette question qui, souvent, divise et crée des incompréhensions. Pourtant, cette fois, ce sont les principales concernées qui y répondent : des femmes, féministes, et croyantes. Elles racontent, expliquent et réfléchissent ensemble. Par leur témoignage, elles mettent à mal certaines idées reçues et nous permettent de repenser nos préconceptions sur le sujet. C’est évidemment à écouter sans attendre.

  • #Bibliotheque2P, le livre de la semaine : « Rien de plus facile que de raconter des mensonges, lorsque ceux que vous aimez en dépendent. » Si tu as aimé Big Little Lies, tu adoreras Petits secrets, grands mensonges de Liane Moriarty, le livre à partir duquel la série a été adaptée. Dans ce roman, l’autrice nous invite à découvrir trois histoires. Celles de femmes aux expériences de vie différentes, et qui ont a priori comme seul point commun le fait de scolariser leurs enfants dans la même école. Autour d’elles gravitent de nombreux personnages, aussi volatiles que les secrets qui planent au-dessus de leur quotidien et les conduisent à mentir. Dès le début, le tableau est peint : on sait qu’un drame a eu lieu à la fête de l’école. Mais on ignore lequel et, surtout, les étapes qui y ont mené. Tout le récit vise à lever le voile sur ce mystère. Liane Moriarty nous entraîne ainsi dans le quotidien – pas si routinier – de ces femmes, lesquelles vont peu à peu se dévoiler à nos yeux, jusqu’au bouleversement final. Malgré son accessibilité, le livre traite de sujets lourds et complexes : les injonctions qui pèsent sur les femmes, l’absence de l’autre et les rancœurs qu’elle provoque, les relations familiales ou encore les violences faites aux femmes. En somme, la plume de l’autrice est fluide, le contenu dense, et la fin renversante. Un tout (quasiment) parfait, qui occupera idéalement tes longues soirées d’hiver, armé-e d’une bonne tasse de thé.

 

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Image de une : Marie Dasylva pour Streetpress. © Inès Belgacem