Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • Roxane Gay: ‘Public discourse rarely allows for nuance. And see where that’s gotten us’ : l’uniformisation d’une certaine vision de la société, nous rappelle l’autrice Roxane Gay, passe par un refus de la nuance et de la diversité dans les récits que ladite société produit. « Les gens ont tendance à avoir une idée très particulière concernant l’histoire d’une personne. Et donc, les personnes et les femmes racisées, les personnes queer, seraient seulement censées écrire sur des sujets en lien avec l’identité, et sur les luttes associées à cette identité. Et quand vous écrivez un récit qui remet en question les attentes des gens à propos de qui vous êtes et de votre positionnement en tant que sujet alors, tout d’un coup, ils sont confus et pensent : “Ce n’est pas réaliste”, car ils ne comprennent pas que nous sommes multiples. » Pour elle, il est ainsi important de lire la plus grande variété de genres littéraires, d’écrits… Des œuvres plurielles dont les plumes ne sont pas toujours les mêmes afin de ne pas réduire les auteurs-rices à des catégories dans lesquelles la société voudrait les enfermer. [The Guardian] [ENG]
  • Des peines de prison fermes pour des militants solidaires des migrants : le « délit de solidarité » est quelque chose d’aberrant. Et, juridiquement, celui-ci n’existe pas. Comme le précise Amnesty International, cette « expression est utilisée pour dénoncer les poursuites et les condamnations de celles et ceux qui viennent en aide à des personnes étrangères en situation irrégulière en France ». On s’interroge donc : quand la solidarité est-elle devenue un délit ? Au nom de quoi ? Aujourd’hui, en France, l’on peut être emprisonné-e pour cause de solidarité. C’est notamment le cas des sept militant-e-s du Briançonnais « impliqué-e-s dans l’aide aux migrant-e-s ». Ils et elles ont été condamné-e-s en décembre 2018. Basta revient sur ce procès et sur la législation en vigueur. Ailleurs en Europe, les réponses judiciaires varient. En France, trois nouveaux procès sont prévus en ce début d’année 2019. [Basta !]
  • Sarkozy, conseiller de l’ombre de Macron : les présidences se suivent et… se ressemblent ? Il semble en tout cas que le Président actuel a reçu M. Sarkozy, ex-Président, en décembre dernier et qu’il a repris quelques-unes de ses propositions. Si aucun des deux hommes politiques n’a commenté la rencontre, cet échange fait tout de même parler de lui, dans l’entourage de chacun, ainsi que dans les rangs de l’opposition comme dans ceux de La République en Marche. [Le Monde]
  • Démissions à l’hôpital : « On entassait les patients dans une cave » : les restrictions budgétaires dans les hôpitaux publics ont des conséquences désastreuses sur l’accueil et le soin des patient-e-s. Par manque de moyens, les directions prennent des décisions qui ne permettent pas aux professionnels-le-s de la santé d’assurer la sécurité des personnes. Pour dénoncer cette situation intolérable, un grand nombre de docteur-e-s a démissionné au dernier trimestre 2018. Car il arrive un moment où il n’est plus possible de faire son métier correctement et la démission est peut-être la seule issue. Certain-e-s témoignent ici, et décrivent la dure réalité de l’hôpital public en France. [France Culture]
  • Les MacronLeaks révèlent-ils que la taxe carbone visait à financer des baisses de cotisations patronales ? : présenté comme un scoop, un tweet du 24 décembre 2018 a révélé que la taxe carbone a pour objectif de compenser l’allégement des cotisations patronales et que cette information, que personne n’avait vue passer, était disponible dans les « MacronLeaks ». Libération rappelle que l’information est publique depuis 2014 et que le journal avait lui-même évoqué à plusieurs reprises le financement de la baisse des prélèvements obligatoires des entreprises par la fiscalité écologique. À ce sujet, il n’y a donc aucun secret contre lequel s’indigner. Il vaut mieux garder son indignation sur le contenu même de la mesure.  [Libération]

 

Sur l’écran et dans les mains de la rédac de Deuxième Page

  • L’événement de la semaine : pour sa quatorzième édition de « GIRLS power », son cycle de rencontres autour des femmes et des féminismes, la librairie Le comptoir des mots (Paris) organise le 6 février 2019 une rencontre avec l’autrice afroféministe Laura Nsafou pour son album jeunesse Comme un million de papillons noirs. Ce sera à la fois l’occasion de rencontrer cette formidable autrice et d’échanger sur des sujets essentiels : l’afroféminisme, la représentation dans la littérature (jeunesse ou non), l’intersectionnalité. On a longtemps silencié la parole des concernées sur ces questions. Il est temps de les entendre enfin. Alors, si tu es à Paris, n’hésite pas !
  • RévâsSéries, la vie de la rédac depuis son canapé : alors oui, les sorcières sont à la mode. Et tout ce qui ressort de cette tendance n’est pas forcément qualitatif et souvent franchement opportuniste (Chilling Adventures of Sabrina, on te voit). Mais une nouvelle création Netflix (encore) pourrait faire la différence dans les semaines à venir. On l’avoue, le trailer de Siempre Bruja a réussi à piquer notre curiosité. La série suivra les aventures de Carmen (Angely Gaviria), une sorcière afrocolombienne tout droit arrivée du XVIIe siècle, et qui se retrouve coincée à notre époque, étant donc obligée d’apprendre à exister dans un monde dont elle n’a pas les codes. Adaptée du roman Yo, bruja d’Isidora Chacón, la série s’est un petit peu dévoilée avec cette bande-annonce, et visuellement, tout semble superbe. Voyage temporel et sorcellerie : voilà deux mots auxquels certaines d’entre nous ne peuvent pas résister à la rédaction. Une comédie prometteuse qui sera disponible sur Netflix dès le premier février 2019. On a hâte !

 

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Image de une : Comme un million de papillons noirs, écrit par Laura Nsafou et illustré par Barbara Brun, 2018. © Cambourakis