Les coups de cœur de Think tank by 2P
- Frida Kahlo n’est pas une jolie poupée : ou comment le capitalisme a fini par vider de sa substance tout le travail d’une artiste pour la transformer en simple produit de consommation. [Slate.fr]
- Un podcast à soi (n°9) – La révolution sera féministe : un nouveau Podcast à soi à écouter sans attendre. Au programme : lutte des classes, féminisme, anarchisme et révolution. [ARTE Radio]
- LGBTQI : vous n’aurez pas nos luttes : « Nous, homos, lesbiennes, gays, bi·e·s, trans, intersexes, queer, pédés, gouines, refusons l’instrumentalisation raciste, islamophobe et néolibérale de nos vies et de nos combats. Nous prônons la solidarité et l’imbrication de toutes les luttes. » [Libération]
- Le devoir d’hospitalité : « Un jour, on se souviendra avec honte qu’en France, au début du XXIe siècle, une démocratie, son État, ses gouvernants et ses juges, ont criminalisé ce geste élémentaire d’humanité : la solidarité. » [Mediapart]
- Aïssa Maïga : « Un réalisateur qui veut faire un film avec une comédienne noire aura un mal fou à avoir de l’argent » : une très bonne interview de la comédienne Aïssa Maïga à l’occasion de la sortie du livre-manifeste Noire n’est pas mon métier, à écouter sans attendre. [France Culture]
Sur l’écran de la rédac de Deuxième Page
- « Apes**t » – The Carters, le clip de la semaine : évidemment, Queen Beyoncé a illuminé notre week-end avec son album surprise. Everything is love – un LP en collaboration avec son mari, Jay Z – est arrivé samedi soir sur le Web. Et parce qu’un bonheur n’arrive jamais seul, le clip incroyable d’« Apes**t », réalisé au Louvre, est déjà disponible.
RévâsSéries, la vie de la rédac depuis son canapé : s’il n’y avait qu’une seule chose à commencer avant l’arrivée de l’été, ce serait Dietland. La série créée par Marti Noxon (aussi à l’origine de la très bonne UnREAL) est adaptée du livre de Sarai Walker, sorti en 2015. En quelques épisodes, la nouvelle production d’AMC (disponible en France sur Amazon Prime) s’annonce grandiose. On y suit les aventures de Plum Kettle, une ghostwriter répondant au courrier des lectrices d’un magazine féminin à la place de la rédactrice en chef, Kitty. Parler d’aventures est sans doute une exagération car, lorsque l’on découvre Plum, celle-ci est coincée dans une vie réglée comme du papier à musique. La jeune femme attend. Elle attend d’être une version d’elle-même plus mince pour commencer à exister pleinement et se prépare à investir tout son argent (y compris celui qu’elle n’a pas) dans de la chirurgie. Mais son train-train va rapidement être bouleversé, et ses habitudes balayées. La série parvient avec une grande justesse à mêler réel et idéal, et ce dernier prend souvent le dessus, jusqu’à déformer notre perception du monde et de nous-mêmes. Imprégnée par un réalisme magique reflétant l’intériorité de Plum Kettle, elle est une quête initiatique sous forme de pastiche télévisuel. La série reprend les codes des contes de fées, des histoires de princesses pleines d’injonctions faites aux filles et aux femmes, pour les détourner avec brio et une pointe de fantaisie. Dietland est une critique acide de la culture sexiste dans laquelle nous vivons, celle qui crée des images de perfection féminine pour capitaliser dessus. C’est donc indéniablement la série de l’été, à savourer sans modération.
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Image de une : Dietland, créée par Marti Noxon, 2018. © Patrick Harbron/AMC
