Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • Quitter Paris et mon métier absurde, me lancer dans la permaculture, renaître : certains jours, on se rend compte que la vie que l’on mène, et qui nous satisfaisait jusque-là, n’a plus trop de sens. Certain-e-s d’entre nous décident alors de changer radicalement leur quotidien. C’est le cas de Frédéric Carnet, qui a tout quitté pour recommencer ailleurs quelque chose de neuf, plus en adéquation avec sa vision de la vie et ses principes. [Le Journal Minimal]
  • Neil Gaiman and Chris Riddell on why we need libraries – an essay in pictures : les livres et les bibliothèques sont essentielles pour apprendre, rêver, grandir et comprendre. La magie qui en émane participe à notre construction personnelle. Sans grands discours ni leçons de morale, Neil Gaiman et Chris Riddel nous expliquent pourquoi. [The Guardian] [ENG]
  • Mona Chollet : « Construire une puissance au féminin » : un entretien très intéressant avec Mona Chollet qui aborde les grands thèmes de son nouvel ouvrage, Sorcières : La Puissance invaincue des femmes. Elle y évoque par exemple la chasse aux sorcières, les trois grandes catégories de sorcières pourchassées, l’indépendance et l’émancipation des femmes, ou encore le choix de ne pas avoir d’enfant. Un avant-goût d’une lecture qui pourrait bien s’avérer indispensable. [Revue Ballast]
  • Amandine Gay: « On est toujours dans une sorte de conversation forcée avec le groupe majoritaire » : un superbe entretien avec la cinéaste Amandine Gay au sujet de son documentaire Ouvrir la voix : « Dans mon film, l’esthétique était très importante. Il s’agissait de dépoussiérer le genre documentaire et de mettre la parole au centre. Quand les filles parlent, il ne se passe rien d’autre, car je veux qu’on les écoute, et l’enjeu des gros plans, c’était de rentrer dans leur humanité, de leur donner une individualité. » Tu peux désormais acheter le DVD ici. [France Culture]
  • Pauvreté : quatre millions de ménages en attente d’un vrai logement : l’augmentation du montant des loyers en France ces dernières années est l’un des facteurs aggravants de la pauvreté. En effet, « le taux d’effort des familles à bas revenus, c’est-à-dire la part des ressources consacrée à se loger, devient intenable, puisqu’il s’est accru de 7,4 points entre 2001 et 2013, passant de 26,3 % des ressources à 33,6 % – sachant que, pour l’ensemble des Français, il était de 19 % en 2015, selon l’Insee ». [Le Monde]

 

Sur l’écran et dans la bibliothèque de la rédac de Deuxième Page

  • #Bibliotheque2P, le livre de la semaine : tu la sens monter en toi ? Mais si, tu sais, la terrible et effrayante colère féministe. Cette rage permanente bienfaitrice, génératrice d’actions, de projets engagés et… de bandes dessinées ! Alors, si tu as envie d’un peu de catharsis et d’une bonne dose d’humour, fonce chez ton libraire pour te procurer Camel Joe. Dans son premier livre publié aux éditions Rue de l’Échiquier, Claire Duplan raconte les aventures de la jeune Constance. Cette autrice de bande dessinée est bien résolue à laisser sa fureur s’exprimer sous la forme de son alter ego crayonné : Camel Joe. À la manière de Rebecca Cohen, la créatrice de Gyno-Star, Claire Duplan imagine une super-héroïne dont nous aurions vraiment besoin. Son ouvrage est drôle, malin, avec juste ce qu’il faut d’irrévérence : tout ce qu’on aime. Camel Joe est tout un tas de choses à la fois, et grâce à son super-pouvoir, « le Camel Toe », elle terrasse ses ennemis à coup de shneck, vêtue de ses plus beaux leggings panthère. Loin de l’unidimensionnalité d’une Wonder Woman aux relents capitalistes, la super-héroïne créée par Constance figure un idéal de résilience féministe, une femme débarrassée du poids des oppressions de la société patriarcale et hétéronormée, et qui a décidé de s’en foutre. Sa force servira à combattre le sexisme avec intelligence et joyeuseté. Camel Joe est une jolie BD dans l’air du temps – préfacée par Pénélope Bagieu –, qui devrait apporter un peu de réconfort à tou-te-s celles et ceux d’entre nous qui cherchent un exutoire efficace pour décompresser en rentrant du boulot.

Camel Joe Claire Duplan couverture

  • RévâsSéries, la vie de la rédac depuis son canapé : créée par Raphael Bob-Waksberg et designée par Lisa Hanawalt, Bojack Horseman est certainement l’une des séries les plus intelligentes de ces dernières années. Et la nouvelle saison, disponible depuis le 14 septembre sur Netflix, nous le confirme encore une fois. Tous les personnages sont de retour et semblent dès les premiers épisodes en proie à des questionnements existentiels. La quête de sens est omniprésente, et aucun d’entre eux ne parvient véritablement à mettre le doigt dessus. Toujours ancrée dans notre époque par les thématiques qui y sont abordées, la série s’attaque au mouvement #metoo et à l’impunité des hommes dans nos sociétés patriarcales. Qui de mieux qu’un antihéros tel que BoJack pour questionner les spectateurs et spectatrices sur ce personnage détestable, que la pop culture nous aide à comprendre et, pour certain-e-s, à apprécier ? BoJack Horseman aime à philosopher. C’est un show qui n’hésite pas à disserter longuement sur l’absurdité de l’existence, et dans cette cinquième saison, à poser de grandes interrogations : peut-on échapper à soi-même ? Sommes-nous déterminé-e-s par le lieu qui nous a vu grandir ? Doit-on vraiment pardonner les comportements détestables des hommes ? La série participe-t-elle à la déconstruction de la masculinité toxique ou la normalise-t-elle ? L’écriture de chaque arc narratif est brillante, sublimée par la réalisation. Main dans la main, elles viennent progressivement effacer la frontière entre réalité et fiction au sein même de la fiction et nous demandent de nous impliquer, et de douter. Finalement, la série devient sa propre critique, faisant confiance à son public, lequel n’a plus qu’à remettre en cause tout ce qui défile devant ses yeux.
bojack horseman saison 5 ballon

BoJack Horseman, saison 5, 2018. © Netflix

 

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Image de une : La grande Barbara Steele incarnant la sorcière Asa dans Le Masque du démon, réalisé par Mario Bava, 1960.