Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • Le débat sur la place des femmes trans n’a pas lieu d’être : Deuxième Page est évidemment signataire de cette tribune. Aucun débat à avoir : nous sommes #ToutesDesFemmes. Les voix de nos sœurs trans doivent être entendues et prises en compte, sans quoi « sororité » et « féminisme » sont des mots vides de sens. [Libération]
  • How the Female Scientist Who Discovered the Greenhouse Gas Effect Was Forgotten by History : la première personne à avoir établi un lien entre le CO2 et le réchauffement climatique était une scientifique amatrice : Eunice Newton Foote. En 1856, elle a présenté ses recherches à la huitième réunion annuelle de l’American Association for the Advancement of Science. Sans surprise, ses accomplissements ont depuis totalement été effacés. Trois ans après le partage des travaux de Foote, c’est le physicien irlandais John Tyndall qui s’est imposé comme le fondateur de la climatologie, un statut certes dû à son travail, mais aussi à son genre et à ses ressources financières. « La condescendance et la discrimination subies par Foote mettent en lumière les multiples façons dont elle a été exclue en tant que femme — non seulement par la communauté scientifique, mais aussi par les institutions éducatives et les sources de financement qui les supportaient. » [Open Culture] [ENG]
  • On meurt mal en France en 2020 : Judith Fischer est infirmière en unité de soins palliatifs. Dans cette tribune, elle dénonce leur mauvaise prise en charge en France. Pour les malades en fin de vie, ces soins représentent un soulagement des souffrances physiques et/ou psychologiques. Souvent, ceux-ci mettent bien trop longtemps à être prodigués. Or « qui le médecin rassure-t-il lorsqu’il propose à son patient amaigri, épuisé et douloureux une énième chimiothérapie ? Patient et médecin sont maintenus dans l’illusion qu’on peut encore gagner du temps sur la mort au prix de thérapeutiques agressives pour le corps et l’esprit, détériorant la qualité de vie. » [Le Club de Mediapart]
  • Adèle Haenel : « La France a complètement raté le coche » de #MeToo : une entrevue passionnante avec Adèle Haenel à lire dans le New York Times (en français). Elle est l’une des premières actrices à avoir brisé le tabou des violences sexuelles dans le milieu du cinéma français. Récemment, elle a de nouveau montré sa détermination, osant quitter la salle à l’annonce de la victoire de Roman Polanski en tant que meilleur réalisateur de l’année lors de la dernière cérémonie des Césars. Haenel continue de lutter et d’utiliser sa plate-forme pour dénoncer et éduquer. « Distinguer Polanski, c’est cracher au visage de toutes les victimes. Ça veut dire, “ce n’est pas si grave de violer des femmes”. » Dans l’interview, elle évoque également la manière dont le mouvement #MeToo l’a aidée à témoigner publiquement et pointe du doigt le manque de mesures du gouvernement français pour combattre la culture du viol, malgré les beaux discours du président Macron. [The New York Times]
  • La longue marche des combats féministes : Michelle Perrot était l’invitée de France Culture le 5 mars 2020 le temps d’un entretien passionnant. Avec un point de vue historique sur les combats féministes, elle explore différents sujets du passé et leur rapport à l’époque contemporaine : «  Derrière les événements révolutionnaires, il y a toujours cette espèce de structure de la domination qui perdure. Mais à côté de ces événements qui ont quand même un effet à terme, les femmes, elles, n’ont jamais cessé de se mobiliser. Il y a un féminisme sans le nom, car il faut bien voir que le mot féminisme date de la fin du XIXème et pas il n’existait pas auparavant. » [France Culture]

 

Dans la bibliothèque et sur les étagères de Deuxième Page

  • Le projet de la semaine : toi aussi, tu en as marre de n’entendre parler que des hommes cis, tout le temps, partout, sur tous les sujets et dans tous les cas de figures, y compris lors de tes soirées jeu du vendredi soir ? Alors, Bad Bitches Only est fait pour toi. Sa créatrice, Inès Slim, l’a conçu sur le modèle du Time’s Up. En un temps imparti, tu dois faire deviner à ton équipe une personnalité historique ou fictive. Oui mais là… que des femmes et des personnes trans ! Des artistes, des militant-e-s, des politiques, des scientifiques… Suffisamment de noms pour se refaire une culture générale et oublier, le temps d’une partie, que les hommes cis dominent tous les espaces de création, de pouvoir et du divertissement. Le jeu a déjà deux extensions : Feminist Warriors et Queer Icons. À la rédac, on l’adore. On l’offre à tour de bras, on le met dans nos bagages pour accompagner nos voyages, et on se souvient de ces personnes qui ont fait l’histoire et qui pavent la voie de nos luttes et de nos revendications. Tu peux commander le jeu sur la boutique en ligne de Gender Games, au prix de 19 € pour la version originale. Les extensions sont à 8 € et il existe même des packs ! À offrir sans modération.

© Gender Games

  • Le magazine de la semaine : il y a peu, l’association Polysème a lancé les préventes de « Sexualités », le quatrième numéro de sa revue indépendante et féministe. L’ouvrage, composé de plus de 300 pages, regroupe des travaux sur les corps, les pratiques, les traumas, les violences, les fantasmes, les désirs. C’est une plongée dans des sexualités en marge des normes cishétéropatriarcales, qui laisse la part belle aux corps absents des représentations habituelles. Le numéro aborde des thématiques aussi importantes que la grossophobie, le validisme, le racisme, la transphobie, la putophobie… Tu y retrouveras des entretiens (avec Valérie Rey-Robert ou encore Axelle Jah Njiké), des témoignages, des portraits mais aussi des photographies, des illustrations, broderies, essais, nouvelles. De plus, pour ce numéro cher au cœur de ses créateurs-rices, Polysème a collaboré avec l’artiste, modèle et fat activist Métaux Lourds qui a réalisé deux modèles de broderie. L’un d’eux sera glissé au hasard dans chaque colis, accompagné d’un kit comprenant du fil, une aiguille et du tissu recyclé. L’objectif est de permettre à tout le monde de réaliser sa propre broderie. Le magazine est disponible en précommande, en version papier ou numérique, sur la boutique de Polysème.

 

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Image de une :  Modèle : Blanka Boguszewska. © Corpus Vertebrae