Les coups de cœur de Think tank by 2P

  • Huile de palme : la pression à froid des lobbyistes : après les fêtes, il est temps de faire le bilan. Car ce que l’on met sur nos tables est souvent synonyme d’aggravation du changement climatique. L’huile de palme est toujours une composante essentielle d’un grand nombre de produits disponibles en grandes surfaces. Elle est présente partout, de l’agroalimentaire aux cosmétiques, en passant par les biocarburants. Sa production a un coût dramatique pour la planète, mais cela n’empêche pas de nombreux lobbies de lutter pour son utilisation (main dans la main avec certains gouvernements), puisqu’elle est plus économique et donc plus rentable pour eux. L’argent d’abord, l’avenir de la planète plus tard. [Les Jours]
  • Les « arrestations préventives » ou la fin du droit de manifester : qu’est-ce que les « arrestations préventives » disent de notre société, du gouvernement actuel et de nos droits ? Au-delà du mouvement des « gilets jaunes » et des mesures mises en place le 8 décembre 2018, il est important de s’interroger sur la gestion des démonstrations contestataires depuis plusieurs semaines, une réponse institutionnelle qui remet fortement en cause le droit de manifester en France et ce qu’il incarnait jusqu’alors. [Mediapart]
  • Des ateliers d’auto-gynécologie pour se réapproprier son corps : alors que les témoignages concernant les violences gynécologiques se multiplient, en parallèle, des ateliers d’auto-gynécologie se développent, à l’instar de celui créé par Chloé et Cluny. Dans un cadre bienveillant et respectueux de l’anonymat, elles invitent les personnes à venir partager leurs expériences, à s’informer sur la contraception, les règles, la masturbation, l’anatomie… Et à apprendre l’auto-examen. Bien que certain-e-s restent sceptiques, Chloé, Cluny et plusieurs spécialistes y voient une démarche utile, notamment afin de pouvoir repérer des symptômes anormaux, et pour se tourner vers les professionnel-le-s de la santé quand il le faut. En rendant accessibles les connaissances gynécologiques, ces espaces permettent ainsi aux participant-e-s de se réapproprier leur corps. [Terriennes]
  • What does it mean to be a woman? It is not just about femininity : dans une société patriarcale où les normes sont binaires, il est presque impossible d’échapper à des classifications limitantes et limitées. Dans cette tribune, Allison Gallagher prend la plume pour expliquer son rapport aux genres, et son parcours en tant que femme trans, sa difficulté à exister comme elle l’entend dans un système où les normes sociétales sont violentes : « En fin de compte, une société patriarcale punit les femmes, et plus particulièrement les femmes trans, qu’elles se rapprochent de l’idéal d’une certaine féminité ou non. Cette société exige que l’on se confine au cœur d’un ensemble extrêmement réduit de frontières déterminant jusqu’où l’on peut aller pour se présenter au monde. Et s’éloigner un peu trop dans une direction ou dans l’autre nous confronte à des conséquences. […] Je veux voir une représentation des genres non conforme qui ne nous oblige pas à siéger au sein de marges arbitraires déterminant ce à quoi sont supposés ressembler les genres. Si tout ce que nous faisons en tant que société, c’est de nous diviser en trois catégories distinctes et rigides – les femmes, les hommes et les non binaires – alors cela ne semble pas suffisant ». [The Guardian] [ENG]
  • Les grandes entreprises pratiquent l’optimisation fiscale à grande échelle grâce au mécénat culturel : la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) sur les biens mobiliers par le gouvernement Macron n’est pas le premier cadeau fiscal fait aux plus riches en France. En 2003, sous Raffarin, la loi Aillagon mettait en place un système d’exonération fiscale à hauteur de 60 % pour favoriser le mécénat privé. Opération réussie pour les 70 000 entreprises qui y ont recours… dans une simple perspective d’évasion fiscale. Notamment dans le viseur des critiques de ce dispositif, la Fondation Louis Vuitton de Bernard Arnault. Ce dernier est accusé d’avoir surfacturé sa construction par Vinci, qui aurait de fait coûté 518 millions d’euros aux contribuables. [Basta !]

 

Sur l’écran et dans les mains de la rédac de Deuxième Page

  • La vidéo de la semaine : avec sa vidéo « Talking to People Who Are Different Than Me » publiée le 30 décembre 2018, la youtubeuse Kat Blaque (qu’on aime beaucoup et dont on te parlait déjà ici) présente son nouveau projet pour 2019. Au programme ? Une série d’interviews filmées avec des personnes aux parcours variés, et surtout différents de celui de la créatrice (tout est dans le nom de la vidéo de présentation). Dès le 2 janvier, le projet était lancé. Et comme toujours, le contenu proposé a une véritable valeur pédagogique. Pour cette première rencontre, Kat discute avec Rebekah Hutson, une femme afro-américaine qui a été adoptée enfant par une famille blanche. Elle aborde notamment la difficulté d’avoir grandi au cœur d’un environnement social où les gens « ne voient pas les couleurs » alors qu’elle-même était confrontée au racisme (pour explorer plus largement le sujet de ce racisme qui ne dit pas son nom, on t’invite à lire la tribune de Kiyémis sur nos pages). Les récits des personnes adoptées sont encore bien souvent ignorés. C’est d’ailleurs un sujet que nous avions abordé en rencontrant Manuelle Alix-Surprenant, à l’origine du livre La Couleur de l’adoption avec lequel elle souhaitait permettre aux personnes adoptées de s’approprier leur narration. Ici, Rebekah se confie avec une grande sincérité et nous avons la chance de découvrir son histoire, aussi brute qu’importante : l’amour d’une famille ne suffit pas à effacer le racisme au sein de nos sociétés, explique la jeune femme. Du coup, on a vraiment hâte de découvrir les prochaines interviews ! (La vidéo n’a pas de sous-titres en français mais, si tu te débrouilles pas trop mal en anglais, des sous-titres en VO sont disponibles.)

  • L’événement de la semaine… prochaine : le 17 janvier 2019 aura lieu l’anniversaire de La newsletter de ma chatte, à la Mutinerie (Paris). La Newsletter de ma chatte est envoyée tous les mois depuis octobre 2016 par le collectif Les Flux, créé par Britney, Cluny, Aukan et Chloé. À elles quatre, elles ont mis en place des ateliers d’auto-observation, des cercles de parole et une circulation des informations et connaissances liées à la gynécologie. Car leur démarche est celle de la réappropriation des corps dont les personnes concernées par la gynécologie sont souvent dépourvues. Les injonctions à la maternité, l’essentialisme et les contraintes que l’on fait peser sur nos corps incarnent des enjeux politiques, intimes et sociaux. Cette soirée d’anniversaire à la Mutinerie, qui célébrera les 25 newsletters déjà envoyées, sera l’occasion d’échanges bienveillants. On y retrouvera également leurs pin’s auparavant en rupture de stock et réédités pour l’occasion, ainsi que les produits de la boutique (des planches de tatouages et des prints notamment) ! Les Flux nous réservent également quelques surprises, puisqu’on pourra découvrir en avant-première leur nouveau projet : le Journal de ma chatte. En attendant, on te conseille de dévorer la sélection littéraire féministe de Britney et Cluny, spécialement réalisée pour Deuxième Page.

 

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